vendredi 21 décembre 2012

L'inventeur du code barres est mort, vive le code barres !

Dans ce blog, il est souvent question de la technologie des codes barres et de leurs nouveaux usages dans le cadre du développement du commerce digital. Alors à l'annonce de la mort de Norman Joseph Woodland, l'inventeur américain du code barre "traditionnel" (ou EAN), difficile d'ignorer les annonces récurrentes sur la mort annoncée de cette technologie qui a révolutionné la distribution. Qu'en est-il en réalité ?

D'un point de vue du potentiel technique, il est évident que le code barres traditionnel EAN (appartenant à la famille des codes barres 1D) ne tient pas la comparaison avec les codes barres DataMatrix ou QR codes (famille des codes 2D). Il permet d'encoder moins de caractères là ou les usages permis par l'internet mobile exigent de pouvoir porter dans un code à barres des adresses URL souvent longues et comportant des caractères spéciaux.

Mais le potentiel technique n'est pas tout. Pour comprendre la vitalité du bon vieux code EAN, il faut se plonger dans la genèse qui a fait le succès de cette technologie : l'invention de Norman Woodland est née d'une demande de la direction d'une chaîne de supermarchés pour développer une meilleure façon de tracer et d'inventorier les produits, autrement dit ... d'un besoin métier ! Et c'est bien ce qui fait souvent défaut aux nouvelles technologies émergentes : leur manque d'adéquation avec les besoins des utilisateurs couplée parfois à une évaluation insuffisante de la maturité du marché pour respecter le fameux "time to market".

Dans un contexte globalisé, le remplacement du code EAN qui identifie aujourd'hui les produits manufacturés du monde entier, est utopique car il reste l'outil d'identification autour duquel sont bâtis tous les dispositifs de lecture optique en caisse. Mais à l'inverse, il serait regrettable de laisser croire que le code 2D restera cantonné à des applications de niche. Les nombreux exemples repris dans ce blog en témoignent : le potentiel applicatif des codes 2D est indiscutable dès lors qu'il est pensé dans une logique de complémentarité avec les standards existants.  Pour les codes barres, comme pour toutes les technologies d'identification comme la RFID ou le NFC, la problématique est donc bien celle de leur coexistence entre elles que de leur substitution.

Si Norman Woodland a été l'un des artisans du commerce moderne, les nouveaux acteurs du commerce digital n'ont pas fini de mettre à profit tout le potentiel de cette invention géniale qui fêtera en 2013 ses 40 ans.

Alors, merci Mr Woodland et longue vie aux codes à barres ! 


Norman Joseph Woodland chez IBM 


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